Dans le domaine de la photographie animalière, les oiseaux sont une source d’inspiration inépuisable : couleurs, comportements, diversité, proximité insoupçonnée…Mais que l’on soit simple observateur ou un photographe aguerri, il y a une espèce que probablement toute personne ayant la fibre naturaliste rêve de voir, le Faucon pèlerin ; un mythe à lui seul. 2014 fut l’année de notre rencontre avec ce géant, suivant pas à pas la vie d’un couple de ce rapace au plus profond du Limousin.
Le faucon pèlerin est un chasseur de plumes, que ce soit à l’affût ou par d’impressionnants piqués, les oiseaux ont peu de chance de s’en sortir face au plus rapide rapace du monde. Une fois la proie en mains ou plutôt en serres, les faucons se rendent sur leur lardoir. Il s’agit de l’endroit où les oiseaux vont venir dépecer et manger leurs proies. Ce sont souvent des promontoires rocheux ou des arbres morts au bord du vide. Ils se reconnaissent aisément par la quantité monstrueuse de plumes qui s’y trouvent.
D’un point de vue scientifique, l’analyse des plumes trouvées sur les rochers des Pèlerins permet de réaliser un inventaire exhaustif des espèces présentes dans les alentours. Dans notre cas, nous avons pu identifier pas moins de vingt espèces sur le rocher de notre couple. Pour en citer quelques-unes : Pic épeiche, Geai des chênes, Alouette des champs et lulu, Gros-bec casse-noyaux mais aussi les pinsons du nord et des arbres… Nous avons tout de même noté une nette préférence pour les turdidés ; Merle noir, Grive draine et Grive musicienne rasant les murs aux abords de la falaise.
Chaque apport de proie que nous avons pu observer était destiné aux poussins, de ce fait les adultes ne consommait pas la proie. Ils s’affairaient à enlever grossièrement le maximum de plumes avant de transporter le repas à l’aire. Nous avons tout de même observé à plusieurs reprises la femelle manger la tête de la victime, partie la plus nutritive.